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Aujourd’hui, difficile d’y échapper, vous avez forcément dans votre entourage quelqu’un qui a « tout plaqué » pour vivre le job de ses rêves, pour être libre, pour être plus heureux. Et comme on ne devient pas riche en étant salarié, cette personne a choisi la voie de l’entreprenariat, comme ça elle a la liberté et (bientôt) le salaire. Donc vous, avec votre job « 8-17 » ennuyant, vous passez à côté de votre vie, vous travaillez pour enrichir quelqu’un d’autre et vous n’êtes qu’un mouton.
Discours très en vogue ces dernières années sur les réseaux sociaux ou dans votre cercle d’amis, vous n’avez pas pu passer à côté de cette idée que le travail salarié – à moins que celui-ci ne soit pratiqué dans un domaine qui vous passionne – est ennuyeux à mourir et va tuer petit à petit tout étincelle de joie en vous.
En jetant un œil à la quatrième de couverture du livre de Cal Newport que je m’apprête à vous présenter, je me suis tout de suite dit que son contenu me parlerait !
Je vous propose de parcourir ensemble ces pages au contenu pas vraiment tendance mais qui m’ont permis de regarder ma vie professionnelle et ma carrière d’une nouvelle façon (et de me déculpabiliser également, mouton que je suis).
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Posons les bases. Pour aimer son travail, trois critères doivent répondre présents à l’appel :
- Les conditions de travail : des conditions descentes de travail en termes d’infrastructures, de charge de travail… ;
- Les perspectives : des potentialités en termes d’évolution professionnelle ;
- La nature du travail : votre tâche et l’activité de la compagnie pour laquelle vous l’exécutez ne rentre pas en conflit avec vos valeurs.
Si ces trois critères sont respectés, a priori, la plupart des gens parviendront à s’épanouir dans leur métier, d’autant plus après quelques années d’expérience.
En effet, c’est le premier concept que développe Cal Newport : travailler bien est plus important que de trouver le bon job.
C’est en pratiquant que l’on devient meilleur dans ce que l’on fait et que l’on s’épanouit.
Explications. Le piège avec l’idée du job de rêve qu’on finira par trouver un jour, c’est … de ne pas le trouver. Peu importe le poste, il manque toujours quelque chose pour qu’il corresponde à votre idée du « job parfait ». Vous pourrez en changer autant de fois que vous voudrez, vous aurez toujours cette sensation de ne pas trouver ce qui vous correspond parfaitement.
L’idée de notre auteur, c’est que ce n’est pas au poste de s’adapter à nous, mais que c’est à nous d’adapter le poste. Quand vous prenez vos fonctions dans un tout nouveau travail, il est difficile de ne pas éprouver de l’inconfort, difficile d’être seulement avec des collègues avec lesquels vous vous entendez, de ne pas avoir à faire vos preuves… Mais avec la pratique, le rapport que vous avez avec votre environnement et avec votre poste va évoluer… Vers le meilleur si tout va bien !
Si « pour la plupart des gens, ‘fais ce qui te passionne’ est un mauvais conseil », c’est parce qu’on a rarement un bagage professionnel très solide dans le domaine de notre passion.
Si vous débutez votre carrière et qu’au bout de quelques mois vous souhaitez tout plaquer pour aller vivre de votre blog et de la vente de plantes vertes… Ce n’est pas une idée judicieuse, surtout si vous n’avez pas de formation dans la vente de plantes vertes.
Il n’empêche qu’aujourd’hui nous sommes abreuvés de conseils et de contenus stipulant que le seul obstacle entre vous et votre métier-passion-épanouissant est uniquement votre manque de courage de tout plaquer pour foncer vers l’inconnu.
Pour Cal Newport, c’est presque tout l’inverse !
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Nous arrivons au deuxième concept développé par l’auteur : la loi du « capital professionnel ».
Plus vous travaillerez dans un domaine, plus vous accumulerez les compétences, plus les options de carrière se multiplierons. C’est presque aussi simple que ça…
Si on veut résumer : monter sa boite après avoir accumulé du capital professionnel pendant 10 ans : chances de pouvoir prospérer tout de suite – élevées.
Monter sa boite après une formation d’un mois dans le domaine : peu / pas de capital professionnel : chances de prospérer – moins élevées.
Certains emplois se prêtent plus que d’autres à la théorie du capital professionnel : les 3 critères pour aimer son travail
Dans certains milieux, et particulièrement le milieu des échecs, il existe une théorie – la théorie des 10’000 heures – qui consiste à admettre que vous devenez vraiment bon après 10’000 heures de pratique.
Des analyses plus fines révèlent cependant que ces 10’000 heures ne doivent pas être « simplement » de la pratique, mais qu’au moins la moitié d’entre elles doivent s’apparenter à de la « pratique délibérée » : à de l’apprentissage qui consiste à sortir de sa zone de confort. Cette pratique délibérée, Cal Newport recommande de l’exercer dans ce qu’il appelle « l’état d’esprit de l’artisan ».
En voici les 5 étapes :
- Déterminer dans quel type de marché vous vous positionnez (prime au vainqueur ou prime aux enchères, plus de détails dans l’ouvrage) ;
- Identifier le capital à acquérir ;
- Définir ce que veut dire être « bon » dans son domaine, pour le devenir ;
- Ressentir de la tension dans sa pratique – si on ne ressent pas d’inconfort, c’est qu’on est bloqué à un niveau acceptable ;
- Être patient.
Avoir du contrôle sur son activité – quand commencer, à quelle heure terminer, sur quoi travailler – est le plus motivant, c’est ce qui nous fait d’ailleurs tant envie chez les auto-entrepreneurs !
Plusieurs expérimentations en entreprises le confirment, par exemple avec l’application du programme ROWE : l’autonomie apporte bonheur, motivation et sentiment d’accomplissement chez les salariés.
Cette envie de contrôle engendre plusieurs pièges :
1. Il est risqué de chercher davantage de contrôle dans sa vie professionnelle avant d’avoir un capital à offrir en retour ;
2. C’est au moment où vous avez un capital financier et professionnel consistant que vous devenez assez précieux et que votre employeur peut vous empêcher de partir (promotions).
Pour résister au piège numéro 2, vous aurez aussi besoin de courage. Il est cependant nécessaire d’identifier à quel moment il faut prendre ces décisions courageuses, au risque de vous retrouver dans une position délicate : Il faut faire le pari du contrôle quand les gens sont prêts à vous payer pour ça. Dans les décisions qui affectent la carrière professionnelle, l’argent reste tout de même un critère incontournable si vous ne souhaitez pas vous retrouver sur la paille.
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Loi de la viabilité financière. Nouveau concept développé par notre auteur.
Contrairement aux histoires racontées autour d’un café au bureau, les plus grands entrepreneurs (dont Steve Jobs et plusieurs exemples cités dans l’ouvrage) n’ont pas tout quitté du jour au lendemain pour vivre de leur passion. Ils se sont d’abord assuré que leur idée était viable financièrement, en gardant une sécurité pour leurs arrières (un job la plupart du temps).
L’idée c’est que vous devez vous être assuré que les gens sont prêts à payer vos produits ou vos services. Si ce n’est pas le cas, vous n’avez pas assez de capital professionnel (ou une mauvaise idée, mais ça c’est moi qui le rajoute).
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Nous voilà au moment où nous avons compris qu’il nous fallait un capital professionnel important, ou du moins assez intéressant pour que des gens soient prêts à payer pour y avoir accès. Pour le constituer, une pratique stratégique va vous aider à devenir une pointure dans le domaine que vous aurez choisi.
Certes. Mais la vie professionnelle ne doit-elle pas être plus que ça ? Plus qu’une stratégie de progression ? Ne doit-elle pas être motivée par un but, une mission, qui nous aide à nous lever le matin ?
He bien oui, vous avez raison. La vie professionnelle doit idéalement être porteuse de sens. Quand on se lève le matin pour trouver un remède contre le cancer ou pour envoyer l’humanité sur la lune, il est plus facile de structurer sa carrière autour d’un axe central.
Tout le monde n’a malheureusement pas de mission aussi évidente à se fixer au début de sa carrière – j’ai 30 ans et bien que je travaille depuis l’âge de 16 ans c’est encore un mystère pour moi !
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Pour trouver sa voie, Cal Newport développe le concept de « protomissions ». Il s’agit d’accomplir des projets ou initiatives innovantes qui vous permettront d’acquérir de nouvelles compétences, mais qui reste dans le spectre de votre carrière. De cette façon, vous développez des connaissances supplémentaires et vous vous perfectionnez dans votre domaine : stages, cours supplémentaires, missions novatrices…
- Ces petites expériences peuvent être décisives dans la vision de votre parcours professionnel et vous révéler autour de quelle mission vous souhaitez l’axer (se fixer sa mission avant d’avoir accumulé du capital professionnel n’est pas viable dans la durée) ;
- « La plupart des personnes qui adorent leur travail sont arrivées là où elles en sont en se constituant d’abord un capital professionnel, pour ensuite le convertir en ces différentes caractéristiques qui en font un super boulot » : être un atout précieux dans son équipe ou être sollicité par les recruteurs grâce à la quantité de connaissances accumulée va vous permettre de mieux négocier les conditions de votre poste : diminution du temps de travail, congés payés, télétravail… Il est rare de trouver un travail qui offre tous ces atouts dès le début d’une carrière !
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Pour notre auteur, c’est la politique des petits pas qui prime ! Il déconseille fortement de tout plaquer pour se lancer dans une passion qui nous anime depuis quelques mois. Vous souhaitez quand même faire le grand saut ? Soit ! Couvrez tout de même vos arrières 😉
Merci pour ce résumé. Un livre inspirant qui m’a été très utile!